Dans l’univers des parfums, chaque printemps voit éclore un nombre important de lancements, sur les 2000 environ (sic !) que compte l’industrie par an. Cette année, une tendance perce en particulier : celle des parfums dits « de peau », associés à la couleur nude, à la lingerie et à une certaine idée épurée et sensuelle de la féminité. Décryptage olfactif de cette tendance pour vous aider à vous y retrouver, et qui sait, choisir une nouvelle fragrance pour démarrer la saison en beauté ?
Le parfum et la peau : « je t’aime, moi non plus »
L’histoire du parfum
Contrairement aux apparences qui associeraient le parfum et la peau comme une évidence, il a fallu un moment avant que ces deux-là ne se rencontrent réellement. Jusqu’au 17e siècle, le parfum avait en effet des fonctions pratiques comme attirer la bienveillance divine (avec l’encens notamment), soigner ou éloigner les maladies (par frictions de muscs ou de racines), mais il était par ailleurs considéré comme un « instrument du diable » dans son usage purement récréatif par l’Europe très catholique du Moyen-Âge. Ce n’est qu’avec la création de l’Eau de Cologne aux alentours de 1720 associée à un recul de l’hygiène (? mais vrai, on se lavait moins à la cour de Louis XV qu’à la Renaissance…) que parfumer son corps comme ses vêtements et ses accessoires devint un geste quotidien. Les progrès de la distillation permirent ensuite au parfum de se démocratiser au milieu du siècle suivant et à Grasse de devenir la capitale mondiale de ce nouveau business florissant.